Adapté du livre “Alors voilà. Les 1001 vies des urgences”, cette pièce nous propose d’entrer au coeur d’un centre hospitalier, au travers de l’histoire d’un interne et de sa patiente. Accompagnant jour après jour une femme sur son lit d’hôpital, ils vont se mettre à bavarder des vivants et des morts, des blessés et de ceux qui les soignent. Parfois kitsch, souvent touchant, quelquefois drôle et bouleversant, ce spectacle nous offre une vision juste et émouvante de la vie d’un interne aux urgences.

La lumière s’allume sur deux lits d’hôpitaux et sur un jeune homme en blouse blanche, stylos en poche et cheveux décoiffés. Mais il n’est pas seul sur scène : représentée par une marionnette aux airs de momie, la patiente de la chambre 7 l’accompagne tout au long de son monologue. Atteinte d’un cancer, celle qu’il appelle “La femme oiseau de feu” attend l’arrivée de son fils bloqué par un volcan en Islande.

Pour l’aider à combattre la maladie et le temps, le jeune interne se lance dans la récolte d’histoires et d’anecdotes à propos de ce métier hors du commun. Se succèdent alors des bribes de vie partagées avec les patients : l’enfant agaçant, la jeune femme battue, la suicidaire, le couple de petits vieux, mais aussi celles des autres internes et médecins. Les jours passent, la santé de la patiente décline, et les échanges se multiplient.

Quand une mourante apprend à vivre à l’interne qui la soigne.

Comme cette femme sur son lit d’hôpital, le jeune homme semble avoir besoin de s’évader de son quotidien. Outre les histoires cocasses, cette pièce aborde toute la problématique sentimentale de la relation médecins et patients.

Axel Auriant surfe sur le texte avec beaucoup d’humour et une énergie impressionnante. Un jeu de lumières aux couleurs froides aide à nous plonger dans cet univers hospitalier, et à donner vie à la “femme oiseau de feu”. Le rythme soutenu de la pièce offre à ce personnage comme au public un dédale de récits qui rebondissent entre joie et tristesse.

Tiré d’histoires réelles mises en scène avec une esthétique bien travaillée, ce spectacle nous rappelle qu’il est plus tard qu’on ne le pense et que des chambres 7 il y en a des milliers.

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Publié le 19 mai 2019 : http://ruedutheatre.eu/article/4105/les-1001-vies-des-urgences/

Les 1001 vies des urgences
de Baptiste Beaulieu
Théâtre
Mise en scène : Arthur Jugnot

Avec : Axel Auriant
Adaptation : Flavie Péan
Scénographie : Juliette Azzopardi
Lumières : François Leneveu
Production : Houlala

Lire : Baptiste Beaulieu, « Alors voilà. Les 1001 vies des urgences » , Paris, Fayard, 2015